NOS CONSEILS

Je perds l’équilibre

Vous avez l’impression de vaciller, de marcher de travers ou de ne plus être sûr de vos appuis ? Ces sensations d’instabilité ou de déséquilibre doivent être prises au sérieux, surtout si elles sont récurrentes, soudaines ou associées à d’autres signes neurologiques.

Perte d’équilibre : de quoi parle-t-on exactement ?

« J’ai l’impression que mes jambes ne me portent plus, je dois me tenir aux meubles pour marcher chez moi. »

L’équilibre repose sur une coordination fine entre plusieurs systèmes sensoriels :

  • L’oreille interne (système vestibulaire)
  • La vision
  • Le système proprioceptif (muscles, articulations, pieds)
  • Le cerveau, qui centralise toutes ces informations pour ajuster en temps réel la posture et les mouvements


Dès qu’un de ces systèmes fonctionne moins bien, une sensation d’instabilité peut apparaître. Contrairement au vertige, il ne s’agit pas d’une illusion de mouvement, mais d’un
désalignement du corps dans l’espace, souvent source d’anxiété ou de retrait progressif.

Les causes fréquentes des pertes d’équilibre :

  • Vieillissement naturel des fonctions sensorielles (vision, audition, proprioception)
  • Neuropathies périphériques (diabète, alcool, carences) affectant la sensibilité des pieds
  • Maladies neurologiques (maladie de Parkinson, sclérose en plaques, AVC…)
  • Atteintes vestibulaires chroniques
  • Troubles de la vision non corrigés
  • Affections musculosquelettiques (arthrose, faiblesse musculaire, troubles de la marche)
  • Effets secondaires de médicaments (sédatifs, antihypertenseurs…)
  • Syndrome post-chute : peur de tomber qui aggrave l’instabilité

Quand consulter ? Quels examens ? Quelle prise en charge ?

Contrairement aux vertiges — qui donnent une impression de rotation — les troubles de l’équilibre sont une perte de stabilité corporelle, souvent ressentie à la marche ou en station debout. Ils peuvent entraîner des chutes, un retrait des activités et une perte de confiance progressive dans ses capacités motrices.

Ces troubles concernent toutes les tranches d’âge, mais deviennent plus fréquents après 60 ans, en lien avec le vieillissement des systèmes sensoriels et moteurs. Cependant, ils peuvent aussi survenir plus tôt, en lien avec une pathologie neurologique, visuelle, vestibulaire ou orthopédique.

LES SYMPTÔMES QUI DOIVENT VOUS ALERTER

Instabilité à la marche ou à la station debout
Sensation de tangage ou de marche « comme sur un matelas »
Difficulté à coordonner ses mouvements
Chutes répétées ou évitées de justesse
Désorientation dans l’espace, surtout dans l’obscurité
Troubles visuels ou auditifs associés
Faiblesses musculaires ou engourdissements

A QUEL MÉDECIN S’ADRESSER ?

Médecin généraliste
Premier contact, il évalue la gravité des symptômes et vous oriente vers les bons spécialistes.

Neurologue
Si un trouble du système nerveux est suspecté (maladie de Parkinson, neuropathie, AVC, etc.).

ORL
Si l’instabilité semble liée à l’oreille interne (trouble vestibulaire chronique).

Gériatre
Pour un bilan global chez les personnes âgées, intégrant mobilité, cognition, vision, audition et traitements.

Kinésithérapeute / podologue / ophtalmologiste
Si une rééducation ou correction spécifique est nécessaire.

Les pistes pour aller mieux

Une évaluation pluridisciplinaire permet d’identifier les causes et de construire un plan de prise en charge adapté. Dans la majorité des cas, une amélioration nette est possible avec les bons accompagnements.

Rééducation de l’équilibre et de la marche

Des séances de kinésithérapie spécialisée permettent de renforcer la stabilité, de restaurer la confiance dans la marche, et de prévenir les chutes.
Les exercices ciblent la posture, les appuis, les transferts de poids, la coordination et la proprioception.

Bilan et traitement des causes associées

Cela peut inclure la correction d’un trouble visuel ou auditif, l’ajustement de certains traitements médicamenteux pouvant altérer la vigilance ou la coordination, ou encore la prise en charge d’une neuropathie ou d’une pathologie neurologique sous-jacente. Dans certains cas, un changement d’appareillage peut s’avérer nécessaire, notamment si les semelles orthopédiques, la canne ou les aides auditives utilisées ne sont plus adaptées.

Prévention des chutes à domicile

Adapter son environnement est essentiel :

  • Éviter les tapis glissants, les obstacles au sol
  • Installer des barres d’appui dans les pièces sensibles (salle de bain, WC)
  • Privilégier un bon éclairage, surtout la nuit
  • Porter des chaussures fermées, stables

Activité physique adaptée

Bouger régulièrement est l’une des meilleures façons de stimuler l’équilibre. Des activités comme le tai-chi, la marche nordique, la gymnastique douce ou l’aquagym améliorent la stabilité et la coordination.

Ne pas rester seul face à l’instabilité

La perte d’équilibre n’est pas une fatalité, même avec l’âge. Elle mérite une attention particulière, car ses conséquences peuvent être graves (chutes, isolement, anxiété…).

Un diagnostic clair, une prise en charge globale, et un accompagnement bienveillant permettent de retrouver de l’autonomie, de la confiance, et une meilleure qualité de vie.