NOS CONSEILS
J’ai des vertiges
Vous avez l’impression que tout tourne autour de vous ? Que votre environnement bouge alors que vous êtes immobile ? Ce phénomène, appelé vertige rotatoire, ne doit pas être pris à la légère. Contrairement à une simple sensation de tête légère ou à une instabilité à la marche, le vertige est une illusion de mouvement, souvent brutale, parfois très invalidante.
Vertiges : de quoi parle-t-on exactement ?
« Quand ça m’arrive, j’ai l’impression que tout tourne, comme si j’étais dans un manège, et je dois m’asseoir tout de suite. »
Le vertige est un symptôme, pas une maladie. Il traduit un déséquilibre dans les informations sensorielles que reçoit le cerveau : entre l’oreille interne (organe de l’équilibre), la vision et la sensibilité des membres.
Le plus souvent, les vertiges sont d’origine vestibulaire périphérique, c’est-à-dire liés à un trouble de l’oreille interne.
Mais ils peuvent aussi être centrés, liés à une atteinte du cerveau ou du tronc cérébral.
Causes fréquentes des vertiges :
- Vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB) : très fréquent, survenant lors de certains mouvements rapides de la tête
- Névrite vestibulaire : inflammation du nerf de l’équilibre, vertige intense prolongé, sans trouble de l’audition
- Maladie de Ménière : vertiges récurrents, perte auditive fluctuante, acouphènes
- Migraine vestibulaire : vertiges associés ou non à des céphalées
- Traumatisme crânien
- Infection virale ORL récente
- Causes neurologiques : AVC, tumeur cérébrale (plus rare)
Quand consulter ? Quels examens ? Quelle prise en charge ?
Les vertiges touchent des millions de personnes, et leurs causes sont multiples. Ils peuvent être bénins et transitoires, comme dans les vertiges positionnels, ou révéler une atteinte plus sérieuse de l’oreille interne ou du système nerveux central.
Il est essentiel de bien décrire la sensation au professionnel de santé : s’agit-il d’un véritable mouvement de rotation ? D’une perte de repère ? D’une sensation de chute imminente ? Cette description oriente le diagnostic.
LES SYMPTÔMES QUI DOIVENT VOUS ALERTER
Vertiges survenant brutalement sans cause apparente
Vertiges déclenchés par certains mouvements de tête (se coucher, se lever, tourner la tête)
Vertiges accompagnés de nausées, vomissements ou sueurs froides
Sensation de rotation associée à une perte auditive ou des acouphènes
Vertiges durant plusieurs minutes à heures, invalidants
Vertiges associés à troubles neurologiques (difficulté à parler, faiblesse musculaire, vision double…)
Terrain à risque : personnes âgées, antécédents vasculaires ou neurologiques
A QUEL MÉDECIN S’ADRESSER ?
Médecin généraliste
Il évalue la nature du vertige et oriente vers un spécialiste selon la suspicion (ORL, neurologue…).
Médecin ORL
Spécialisé dans les troubles de l’oreille interne et de l’équilibre, il réalise un examen clinique complet et des tests positionnels.
Neurologue
Si une cause centrale est suspectée (AVC, migraine vestibulaire, sclérose en plaques…), un bilan neurologique sera indiqué.
Les pistes pour aller mieux
Le traitement des vertiges dépend entièrement de leur cause. Une fois le diagnostic posé, des solutions existent pour soulager, prévenir ou corriger le trouble.
Manœuvres libératoires : guérir les VPPB
Dans les cas de vertige positionnel bénin, des manœuvres simples (manœuvre d’Epley, manœuvre de Semont…) permettent de replacer les cristaux déséquilibrés dans l’oreille interne. Ces gestes sont réalisés par un ORL ou un kinésithérapeute vestibulaire.
Rééducation vestibulaire : réentraîner l’équilibre
En cas de vertiges persistants ou d’atteinte de l’oreille interne, des séances de rééducation spécifiques peuvent aider le cerveau à compenser le déséquilibre.
Cette rééducation est assurée par un kinésithérapeute vestibulaire et inclut des exercices visuels, posturaux et de mouvement.
Traitement médicamenteux : soulager sans masquer
Des médicaments anti-vertigineux, antiémétiques ou anxiolytiques peuvent être prescrits en phase aiguë.
Cependant, ils ne sont pas toujours recommandés à long terme, car ils peuvent freiner la compensation naturelle du cerveau.
Adapter son mode de vie : éviter les déclencheurs
Pour certaines causes (comme la maladie de Ménière ou les migraines vestibulaires), des ajustements peuvent limiter la fréquence des crises :
- Réduire le stress, le manque de sommeil
- Éviter l’alcool, la caféine, les aliments riches en sel
- Pratiquer une activité physique douce et régulière
Ne pas rester seul face aux vertiges
Les vertiges peuvent être très angoissants, surtout lorsqu’ils surviennent de façon imprévisible. Il est important d’en parler, d’être écouté, et surtout de poser un diagnostic clair pour mieux les comprendre.
Avec une prise en charge adaptée, la majorité des patients retrouvent un équilibre stable et une vie quotidienne plus sereine.
