NOS CONSEILS

Je suis hyperacousique

Bruits de vaisselle, rires d’enfants, circulation… Certains sons que tout le monde tolère deviennent pour vous source d’inconfort, voire de douleur ? L’hyperacousie concerne environ 2 % de la population et peut transformer le quotidien en épreuve.

Hyperacousie : de quoi parle-t-on exactement ?

« Je ne supporte plus certains bruits. Même un rire ou un robinet qui goutte devient insupportable. »

L’hyperacousie n’est pas une maladie en soi, mais un symptôme révélateur d’un dysfonctionnement du système auditif central. Elle se traduit par une intolérance aux sons du quotidien, sans lien direct avec leur intensité réelle.

On distingue plusieurs formes d’hyperacousie :

  • Hyperacousie de seuil : les bruits modérés sont perçus comme trop forts
  • Hyperacousie de douleur : certains sons déclenchent une douleur physique
  • Hyperacousie cognitive ou émotionnelle : les bruits génèrent anxiété, panique ou épuisement mental

Le ressenti est très variable d’un patient à l’autre. Certains peuvent continuer à vivre avec, d’autres voient leur qualité de vie nettement altérée.
Dans tous les cas, un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée permettent d’éviter l’aggravation du trouble.

Les principales causes identifiées sont :

  • Exposition sonore aiguë ou chronique
  • Stress prolongé ou burn-out
  • Trouble de l’oreille interne ou atteinte neurologique
  • Médicaments ototoxiques
  • Associations fréquentes avec des acouphènes

Quand consulter ? Quels examens ? Quelle prise en charge ?

Ce trouble auditif se manifeste par une hypersensibilité aux sons modérés, parfois perçus comme agressifs ou intolérables. Contrairement à une perte auditive, l’hyperacousie ne traduit pas une suracuité auditive, mais un dérèglement du traitement sonore.

Elle peut survenir après un traumatisme sonore, un stress important, ou s’installer plus progressivement. Dans certains cas, elle est associée à des acouphènes, à un burn-out ou à des troubles de l’oreille interne. Elle peut être très invalidante, entraînant fatigue, anxiété et isolement social.

Les causes les plus fréquentes de l’hyperacousie :

  • Traumatisme sonore (explosion, concert, bruit soudain)
  • Stress intense ou burn-out
  • Acouphènes associés
  • Troubles neurologiques ou ORL (plus rarement)
  • Traitement médicamenteux (certains psychotropes, par exemple)
  • Maladie de Lyme, migraine, pathologies rares (syndrome de Williams, etc.)

LES SYMPTÔMES QUI DOIVENT VOUS ALERTER

Gêne persistante ou douleur à l’écoute de sons normaux
Réaction émotionnelle intense à certains bruits du quotidien
Sensation de « fatigue sonore » rapide en environnement animé
Repli social, évitement des lieux bruyants
Apparition soudaine d’une hypersensibilité après un événement sonore ou stressant

 

A QUEL MÉDECIN S’ADRESSER ?

Médecin généraliste :
en première intention, il peut évaluer la situation et orienter vers un ORL

Médecin ORL :
il réalise un examen clinique, des tests auditifs et peut proposer un bilan complémentaire

Les pistes pour aller mieux

Ne pas fuir le son… mais le rééduquer

Même si l’hyperacousie ne se « guérit » pas toujours complètement, de nombreux patients parviennent à retrouver une vie sonore plus confortable. Voici les approches les plus recommandées par les spécialistes :

Thérapies sonores : désensibiliser en douceur

Le principe consiste à réhabituer progressivement l’oreille à des sons neutres et contrôlés (bruits blancs, musique douce, sons de la nature). Ces bruits sont diffusés à très bas niveau, puis augmentés petit à petit, selon la tolérance.
Ce processus de rééducation auditive, appelé thérapie d’habituation sonore, est souvent guidé par un audioprothésiste spécialisé.

Accompagnement psychologique : rompre le cercle de l’anxiété 

Le stress émotionnel joue un rôle central dans l’intensité de l’hyperacousie. Travailler sur l’anxiété, les phobies sonores, ou les troubles du sommeil permet de réduire la sensibilité globale au bruit.
Les approches utiles : thérapie cognitivo-comportementale (TCC), relaxation, sophrologie, EMDR, pleine conscience.

Apprentissage de stratégies d’adaptation

Apprendre à gérer les environnements bruyants, à utiliser des protections auditives intelligemment (et non de manière systématique), à s’accorder des temps de récupération sonore, sont des étapes importantes.
Un accompagnement par un professionnel permet d’adapter ces stratégies au quotidien.

Éviter la surprotection auditive 

Il peut être tentant de porter des bouchons tout le temps… mais l’hyperprotection peut aggraver le problème.
Il est important d’apprendre à doser l’exposition au bruit : se protéger dans les environnements réellement agressifs (transport, chantiers…), mais conserver une exposition modérée aux sons familiers.

Reprendre le contrôle sur son quotidien 

La compréhension du trouble, la mise en place de rituels sonores apaisants (bruits blancs, musique douce, sons de la nature), et la réintroduction progressive dans certains environnements permettent souvent de réduire l’isolement et d’améliorer la tolérance au bruit.

Être bien accompagné 

Une équipe pluridisciplinaire (ORL, audioprothésiste, orthophoniste, psychologue) permet d’adapter une stratégie sur-mesure, avec des objectifs progressifs.
Des séances spécialisées de désensibilisation auditive sont parfois proposées, notamment pour les hyperacousies douloureuses.

Ne pas rester seul face à l’hyperacousie

L’hyperacousie est encore mal comprise, parfois minimisée… mais votre ressenti est légitime.
En parler, être écouté, mis en confiance, permet déjà de poser des repères et de construire un chemin d’amélioration.
Des associations de patients, des groupes de soutien ou des échanges avec des professionnels bien informés peuvent faire toute la différence.